Moudibo Coulibaly président de l’Ordre: La crise environnement est existentielle à Bamako de nos jours!

 Moudibo Coulibaly président de l’Ordre: La crise environnement est existentielle à Bamako de nos jours!

Le président de l’organisation pour la recherche, la défense et la restauration de l’environnement (Ordre), Moudibo Coulibaly depuis Kalaya-Siby a accordé une interview au journal Le Reporter sur les activités et projets de l’Ordre. Au-delà de la crise politico-sécuritaire, le président de l’Ordre Moudibo Coulibaly rappelle que la crise environnementale menace farouchement l’existence de l’humanité.

Le Reporter : Quelle appréciation faites-vous de la situation sécuritaire au mali présentement ?

Moudibo Coulibaly : Comme vous le savez, je suis constamment sur le terrain. Dans presque toutes les régions du sud, la situation sécuritaire aujourd’hui comparée et celle qui prévalait, il y a une année, s’est considérablement améliorée.  Même si cette amélioration n’est un acquis définitif, il faut se le dire afin que les hommes déployés ne baissent pas d’un ton devant les terroristes. Ils doivent veiller à maintenir la pression. Le terrorisme étant toujours, devant la pression des Famas, il va changer de stratégie pour faire encore mal. Et pour gagner cette guerre et assurer la stabilité, c’est tout le monde qui devra s’impliquer pour accompagner les militaires. Il y a six mois quand je partais à Mopti, je ne me sentais pas à l’aise. Mais de mon dernier passage il y a deux mois, j’étais émerveillé et rassuré de voir le cours normal de la vie rependre grâce au travail colossal accompli avec une fierté par l’État. Il y a eu beaucoup d’amélioration mais beaucoup restent affaire pour consolider les acquis.

Suspension de l’aide au développement par Paris et Bamako par réciprocité suspend également les activités des ONGs financées par Paris. Quelle lecture faites-vous de cette guéguerre ?

Seul le dialogue peut aboutir à une solution durable. Sauf que la France n’a pas voulu d’un dialogue franc et sincère. Depuis la rectification de la transition par les cinq colonels, Paris a toujours exprime son mépris vis-à-vis du peuple malien et des autorités de la transition en refusant d’admettre qu’elles sont désormais ses seules interlocuteurs pour amorcer la tension diplomatique. La suspension de l’aide au développement ne devrait pas nous surprendre. Quelqu’un qui ne veut te reconnaître comme autorité légitime, ne sois pas étonné s’il refuse de faire des faveurs. Je pense que nos autorités devraient être ailleurs préparées à cette éventualité. Il est temps que nous apprenions à voler de nos propres ailles en arrêtant de faire l’utopie. Il n’y a pas un seul fonctionnaire malien avec une conscience professionnelle qui ne s’est pas un jour demandé où allons-nous avec cette prédation. Parce que nous n’étions pas en train de bien faire. Nous avons tous été fautifs dans la gestion des affaires publiques de l’État. Maintenant que cette période est arrivée, nous autres qui n’avons rien pu faire pour arrêter l’hémorragie pensons que l’heure de la délivrance à sonner pour le peuple malien.

C’est insultant de suspendre l’aide pour le chef de la famille et vouloir en donner à quelques membres de la famille. Mieux vaut tous arrêter pour le chef de famille qui se respecte. Ce que je conseille cependant aux autorités d la transition, c’est de prendre des mesures d’accompagnements du personnel maliens touché par cette décision. Certes dans la diplomatie, on ne prévient pas avant de répondre mais je pense qu’elles trouveront la formule adéquate pour le personnel impacté par la crise.

Les revendications syndicales font de nouveau surface. Quel conseil donneriez-vous aux syndicalistes et aux autorités de transition ?

La grève est un droit constitutionnel au Mali. Cependant, sachons raison gardé pour ne pas hypothéquer l’avoir de nos enfants. Trouvons une autre formule surtout en cette période de transition. Si du côté de certains partenaires, le projet est de nous asphyxier financièrement, n’est-ce pas le moment opportun pour surseoir à certains comportements au risque d’affaiblir d’avantage le pouvoir en place qui se bat tant bien que mal pour maintenir le Cap. Les syndicalistes doivent trouver une autre alternative que le délestage. C’est contre-productif et nous amène nulle part. Je terminerai par dire que le leader se doit de donner le bon exemple.    

Parlons de l’environnement à Bamako, comment voyez-vous notre quotidien ?

L’une des choses essentielles de notre pauvreté est la maltraitance de notre environnement malgré tout nous pensons que les gens doivent aider dans cette situation. On peut bien-sûre être très riche mais quand on est désordonné la pauvre devient inévitable. On peut bien vouloir de l’aide pour avoir de l’eau potable à boire comme le fait ces temps le président de la transition avec ses forages. Les écoles, l’électricité, les centres de santés et bien d’autres services sociaux de bases sont nécessaire pour une vie équilibrée  mais de grâce sachons quoi faire avec nos propres déchets. Comment comprendre que ce sont nos propres déchets qui finissent par nous pourrir la vie par les moustiques qui nous rendent malade par la suite. C’est tellement révoltant de voir que les gens attendre de l’aide de X ou Y pour assainir leur environnement. Bamako ne répond pas aux exigences d’une ville. Les gens ne vivent que dans les ordures qu’ils produisent eux-mêmes et dans leurs irresponsabilités sont incapables de s’en défaire pour avoir un  environnement qui leur préserve des dépenses inutiles en soin. Les hôpitaux sont remplis de malades du paludisme, la typhoïde et autres maladies pulmonaires liées à la saleté. L’expérience de vie a drastiquement diminué à Bamako ces dernières années par l’empoissonnement de l’atmosphère qui n’est pas propice à la vie.

Propos recueillis par Gabriel Tiénou    

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