Sabélé Abraham Diarra, du Cabinet Topo@Center : Le problème foncier en partie dû aux géomètres non assermentés

Sabélé Abraham Diarra, originaire de Wagna dans la commune rurale de Mafouné, cercle de Tominian, est un ingénieur spécialisé en géodésie, option topographie, diplômé de l’École Nationale des Ingénieurs et directeur général du Cabinet Topo@Center. Sabélé Abraham Diarra n’a pas hésité à voler de ses propres ailes pour se frayer un chemin dans l’entrepreneuriat. Il a accepté de répondre à nos questions sur ses débuts et l’état actuel de son cabinet au-delà de la crise multidimensionnelle.

Lorsqu’on lui a demandé comment il a créé son cabinet de géomètre expert en 2012, M. Diarra a témoigné qu’il avait d’abord été employé dans une mine de la région après sa sortie de l’ENI, où il a travaillé pendant cinq bonnes années avant de décider d’ouvrir son propre cabinet de géomètre expert. L’idée de créer le cabinet est née pendant ses études à l’ENI, avec l’ambition d’apporter sa contribution dans le domaine de la topographie, de la cartographie et de la géodésie.

En ce qui concerne la question foncière, à l’origine de la plupart des affaires en instance devant les tribunaux, M. Diarra a tout d’abord reconnu la complexité de la question foncière au Mali. Il a identifié trois problèmes fondamentaux liés au foncier dans le pays. Premièrement, il estime que l’État n’a pas adopté jusqu’à présent une politique claire visant à résoudre le problème foncier au Mali. Deuxièmement, tous les acteurs intervenant dans ce domaine ne sont pas habilités à exercer et, en dernier ressort, il y a l’environnement dans lequel ces acteurs évoluent.

Selon Sabélé Abraham Diarra, directeur général du Cabinet Topo@Center et secrétaire général de l’ordre des géomètres experts du Mali, l’ordre cherche à trouver une solution définitive à la crise foncière. Au sein de l’ordre des géomètres experts du Mali, il y a environ 80 géomètres experts assermentés. Il se trouve que d’autres personnes, non assermentées, se permettent de réaliser le travail de ces géomètres experts à leur place. Si autrefois les outils de travail n’étaient pas au point, il convient de rappeler que la numérisation du foncier a commencé dans les années 2004-2005. Les créations de titres fonciers antérieures à cette numérisation ne sont pas rattachées aux fichiers informatisés. Il faut une volonté politique pour accomplir cette tâche.

Certes, l’État, par le biais du secrétariat général du foncier, enregistre tous les titres fonciers à Bamako et dans ses environs, et cela devrait s’étendre à d’autres régions du Mali. L’ordre des géomètres experts a également entrepris des actions pour tenter de réguler la profession, et un projet de loi est actuellement en cours d’examen par les autorités compétentes de l’État afin de regrouper tous les acteurs du secteur de la topographie et de la géodésie, afin de parler le même langage et de disposer d’outils fiables pour sortir de cette impasse.

Face à la crise multidimensionnelle qui n’a pas épargné le secteur des entrepreneurs, le jeune entrepreneur Sabélé Diarra a souligné que tout bon entrepreneur est un bon planificateur, mais il a tout de même invité l’État à être très attentif aux entreprises créatrices d’emplois. L’État nous a accordé certaines faveurs en termes d’impôts et autres taxes. Malheureusement, il s’agit d’une crise générale qui va au-delà du Mali. Nos ressources ont été planifiées pour répondre aux besoins de nos services. Cependant, il est important de comprendre que de telles expériences ne sont jamais faciles pour les jeunes entreprises. Si des mesures d’accompagnement ne sont pas prises, les jeunes entreprises seront contraintes de mettre la clé sous la porte, laissant les employés à leur sort.

Djawuro Tiénou

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