Relations Sénégal-Mali : Entre coopération et trahison

Depuis les indépendances, le Sénégal n’a cessé de trahir le Mali chaque fois que l’occasion s’est présentée. Ousmane Sonko, incarnant l’espoir du panafricanisme, disait au colonel Assimi Goïta de tenir son mal en patience car, une fois élu, il enverrait des soldats soutenir son frère dans son combat pour la souveraineté. La tradition de trahir le Mali et les Maliens a eu raison de lui, car Sonko et son dauphin Bassirou Faye espèrent désormais que le Mali, le Burkina Faso et le Niger reviennent à la CEDEAO.

Depuis la fédération du Mali avec les pères de l’indépendance, le Sénégal n’a cessé de trahir le Mali. Pour rappel, le premier coup d’État contre la jeune fédération du Mali (Sénégal – Soudan) a été perpétré par le duo Mamadou Dia et Léopold Sédar Senghor contre le président de la fédération, Modibo Kéïta, dont la vision politique vis-à-vis de la France était jugée trop radicale. Depuis lors, le Sénégal est resté la porte d’entrée de la France pour atteindre le Mali.

Même après l’éclatement de la fédération du Mali, la déstabilisation des anciennes colonies française à travers ses instances sous-régionales a été menée sous le leadership du Sénégal. En 1990, le programme d’ajustement structurel imposé à nos États par la Banque mondiale, avec le truchement de la France, avait chargé le président sénégalais, Abdou Diouf, de convaincre ses pairs d’accepter le licenciement des ressources humaines dans nos administrations. Pour sauver encore la France de son déclin économique avec le franc français en 1985, le même Abdou Diouf a joué un rôle central dans le processus de dévaluation du franc CFA en 1994.

Depuis 1959, le Sénégal a poursuivi une démarche individualiste devant le projet d’une Afrique unie et solidaire. Le président Abdoulaye Wade a honteusement trahi le guide de la révolution libyenne, Mouammar Kadhafi, en ne lui prêtant pas main-forte sous les bombardements de l’OTAN. Ousmane Sonko, qui incarnait l’espoir du renouveau sénégalais dans l’opposition, avait promis à son frère le colonel Assimi Goïta de lui prêter main-forte une fois au pouvoir, lui demandant de prendre son mal en patience face aux sanctions illégales, illégitimes et inhumaines de la CEDEAO.

Aujourd’hui, tout comme le duo Dia et Senghor, Sonko et Faye poignardent de nouveau le Mali et le peuple fier de la Confédération des États du Sahel (CES) en les invitant à remettre la corde de la servitude au cou pour revenir dans les rangs de la CEDEAO avec le mandat qui lui a été donné à la suite du sommet des chefs d’états et de gouvernements de la Cedeao le 8 juillet 2024, à Abuja au Nigéria. À la lumière de ce passé douloureux, on peut dire sans se tromper que les dirigeants sénégalais ont respecté leur tradition de trahir le Mali et ses ambitions de voir se réaliser l’unité africaine.

Djawuro TIENOU

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