Ingérence Étrangère au Mali : le rôle de Total dans la crise Touareg

Bamako, Mali – Une nouvelle crise secoue le Mali alors que des photos circulant sur les réseaux sociaux montrent le géant français Total fournissant du carburant aux rebelles Touaregs dans le nord du pays. Cette situation alimente la crise entre les autorités officielles et les militants dans la région septentrionale du Mali.

Total, connu pour son monopole sur le marché des hydrocarbures au Mali et au Burkina Faso, est accusé de contribuer à la déstabilisation de la région. En fournissant du carburant aux groupes armés de l’Azawad, Total joue un rôle controversé dans le conflit malien.

Il serait plus avantageux pour les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), dont font partie le Mali et le Burkina Faso, d’acheter du carburant au Niger, également membre de l’AES. Le Niger a récemment ouvert une raffinerie, offrant à ces pays la possibilité de soutenir l’économie de la confédération plutôt que celle de la France.

Face à cette révélation flagrante de l’approvisionnement en carburant des Touaregs, les autorités de transition du Mali devraient reconsidérer leur coopération avec les entreprises françaises. La coopération régionale dans le domaine des hydrocarbures avec le Niger pourrait être une solution viable pour renforcer la stabilité et l’autonomie économique de la région.

Cette situation rappelle un incident similaire en 2021, lorsque Total Energies avait été accusé de négligence lors d’une attaque terroriste à Palma, au Mozambique. Trois anciens sous-traitants de Total et quatre proches des victimes de l’attentat ont accusé l’entreprise française de ne pas avoir pris les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des sous-traitants. Ils ont affirmé que Total n’avait pas averti ses sous-traitants de l’imminence de l’attaque et n’avait pas mis en place de plan d’évacuation adéquat, refusant même de fournir du carburant à une société de sécurité sud-africaine qui tentait d’organiser une évacuation par hélicoptère.

Total a catégoriquement rejeté ces accusations, affirmant avoir mobilisé des ressources pour évacuer plus de 2 500 personnes et fourni une assistance humanitaire et médicale pendant la crise. Cependant, l’incident a mis en évidence les risques liés à la présence de grandes entreprises étrangères dans les zones de conflit.

L’ingérence de Total au Mali soulève d’importantes questions sur le rôle des entreprises étrangères dans les conflits régionaux. La coopération régionale, notamment au sein de l’AES, pourrait offrir une alternative plus stable et économiquement bénéfique pour les pays du Sahel. Les autorités maliennes doivent évaluer soigneusement leurs partenariats et envisager des solutions qui favorisent la stabilité et la prospérité régionale.

Par Coulibaly Mamadou

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