Célébration du nouvel an kamite : Dévoiler les secrets d’une identité millénaire

Le 21 juillet dernier, le mémorial Modibo Kéita a vibré au rythme d’une conférence-débat captivante sur le thème : « C’est quoi un kamite même ? ». Organisée dans le cadre du nouvel an Africain 6261, dont le premier jour était le vendredi 19 juillet, cet événement a été l’occasion pour la fédération lada koro, 3Rna Maâya et la mouvance kamite de rendre hommage aux ancêtres et d’explorer l’identité kamite dans ses multiples facettes.

Un panel d’experts pour éclairer la lanterne du public

Sous la modération avisée du Dr Fodé Moussa Sidibé, enseignant-chercheur, un panel d’experts de renom a décortiqué le thème sous divers angles. Daouda Tékété, enseignant-chercheur, a retracé l’origine du terme « kamite », remontant à « Kama », nom qui désignait autrefois l’Afrique. S’appuyant sur des recherches scientifiques attestant que l’Afrique est le berceau de l’humanité, M. Tékété a posé les jalons du paradigme kamite, expliquant les fondements de la civilisation noire dont le monde entier s’inspire aujourd’hui.

Le Pr. Ibrahim N’Diaye, enseignant-chercheur et directeur du Centre de Formation Multipolaire Do’Kayidara, a quant à lui mis l’accent sur les valeurs et principes de la culture kamite, en particulier dans le Mandé et les principes fondamentaux du Malidenya. Il a rappelé les dix principes, cinq garantissant le « mogoya » (l’humanisme) au Mali et cinq interdits pour sa préservation, selon les enseignements des maîtres du Do’Kayidara. Ces principes, qui font la fierté du Mali depuis des temps immémoriaux, font suite aux 42 lois de la Maât issues de la chute de la civilisation Rhemetu de l’actuelle Égypte.

Kolokoto Imhotep Doumbia, expert en N’ko, a apporté son éclairage sur le calendrier Kamite, lunaire et solaire à la fois, doté d’un système de calcul de l’équinoxe d’une précision remarquable. Qualifié de plus ancien et de plus ingénieusement conçu, le calendrier kamite a marqué le début de l’an 6261 le vendredi 19 juillet dernier. M. Doumbia a souligné que ce calendrier ne chevauche pas entre les semaines car l’année compte 12 mois de 3 semaines de 10 jours chacune, totalisant 360 jours auxquels s’ajoutent 5 jours pour célébrer les divinités.

Des échanges riches et une sensibilisation à l’identité kamite

Les échanges nourris entre les panélistes et le public ont permis de cerner davantage l’identité kamite et ses enjeux. Des prestations d’artistes musiciens ont rythmé la conférence, tandis qu’une pièce de théâtre a sensibilisé le public à la préservation des valeurs et de l’identité culturelle kamite (africaine).

Plusieurs associations, dont Maâya Blon, le Bwa Sacré, Ir-Ganda et Dana-Ambassagou, ainsi que des personnalités, des cadres de l’administration et des acteurs culturels ont répondu présents à l’appel des organisateurs. Chacun est venu se ressourcer à l’héritage ancestral et a apporté sa contribution à la réflexion.

Un message fort pour la préservation et la promotion de la culture kamite

La conférence-débat « C’est quoi un kamite même ? » a été un franc succès, contribuant à sensibiliser le public à l’importance de la culture kamite. Ce riche héritage, porteur de valeurs et de savoir-faire précieux, a beaucoup à offrir au monde. Il est crucial de le préserver et de le promouvoir pour bâtir un futur plus juste, solidaire et respectueux de l’environnement. Un appel fort a été lancé à la mobilisation collective pour que la culture kamite rayonne et continue d’inspirer les générations futures.

Rappelons que la conférence a commencé par une libation collective appelée (Djibon) pour honorer les ancêtres méritants en les invitant à inspirer l’assemblée de la pensée juste, la parole juste et les actions justes avant le début des travaux.

Djawuro TIENOU

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